CDF Promosport 125 NOGARO 1-2 Septembre 2018
La Der de la saison !
C’est gonflé à bloc par les résultats des dernières courses et l’envie de faire encore mieux, que je débarque jeudi après midi à Nogaro accompagné de mon fils et déjà la petite tristesse que notre National Circus s’achève si tôt, pointe son dépressif museau.
C’est vrai que cette saison a été pour moi une des plus riches en émotion et en plaisir. Les bagarres avec les jeunes ont été d’une rare intensité, mes résultats n’ont jamais été aussi bons, la rencontre avec le staff BMC Suzuki a été un vrai bonheur et que dire de l’après course avec les amis.
Nogaro c’est chez moi ! Ce circuit que j’adore, a vu mes débuts en 1976 et ma faim de victoires quand je rêvais d’une carrière internationale dans ma chambre d’étudiant à Pau. C’était le temps où les croquis du mono 125 cc du Challenge Honda enluminaient les pages d’intégrales et autres fonctions mathématiques qui m’ennuyaient profondément mais qui ne présentaient à mes yeux qu’un seul intérêt, celui de la courbe.
Le circuit a changé, vieilli aussi mais a conservé son âme ainsi que Monsieur Diviès.
Monsieur Diviès, pilier mythique inoxydable qu’on croirait tout droit évadé de la BD « Les vieux Fourneaux » sillonne avec constance et détermination tout le paddock dans la barquette de OUI-OUI.
Vendredi, Essais Libres : Le chrono à approcher est 2’00 » soit le top chrono réalisé en course en 2017 par les meilleurs. Ce sera fait à mi-journée. c’est de bon augure d’autant plus que je l’ai obtenu seul. Je tâtonne quand même pour trouver la démultiplication optimale. Il faudra se contenter d’un compromis qui fonctionne pas si mal.
Samedi 9h 30, Essais qualificatifs: Un peu lassé il faut le dire de rater régulièrement mes qualifs, la nuit précédente a été une séance de motivation aux forceps et d’échafaudage de stratégies. Résultat 5ème temps arraché au dernier tour. Je me sens entré dans une sorte de cercle vertueux.
Samedi 15h Finale 1 : Après un bon départ, s’en suit une bagarre qui me voit passer de tour en tour de la 4ème place à la 7ème puis à la 3ème. Déjà se dessine devant mes yeux l’escalier céleste de la boîte que je me vois gravir mais c’est sans compter sur les furieux qui ferraillent derrière moi . À un tour et demi de la consécration, le freinage de l’épingle se transforme en entonnoir à testostérone , ça se bouscule sévère, se fritte, se shoote et je me retrouve avec un passager sans billet, en perdition, encastré dans l’arrière de ma moto ce qui m’oblige à tirer tout droit sous peine de partager les joies de la glisse à deux. Du coup, je perds 5 places et gagne 200 bons mètres de retard. Il reste un tour, je réussi malgré tout à regagner une place.
Je finis 7ème un peu déçu d’avoir touché de si près la possibilité d’un podium.
Résultat : P7
Dimanche 11h Finale 2: Bien parti, et fermement décidé de punir les insolents, je m’accroche au groupe de tête avec l’énergie du désespoir comme un morpion devant le rasoir. Je me rends rapidement compte que la course va être bizarre. Le rythme est lent et décousu. Le pilote qui devrait caracoler en tête avec son rémora ventousé à son dosseret, se ballade de l’avant à l’arrière. Je n’ai aucun mal à les suivre, je passe même 2ème à deux reprises. Tout est possible mais les dés sont tellement pipés que ça bouchonne partout obligeant à freiner dans des endroits rapides et perdre tout avantage d’une vitesse de passage en virage supérieure. Malgré la bonne volonté indiscutable de ma Suzuki 125 GSX-R, je ne peux pas lutter à l’accélération comme en courbes lentes et serrées contre des pilotes de 37 kg qui ne mettent aucune contrainte à leurs suspensions et leurs pneus, ce qui leur permet de rentrer hyper tôt en courbes tout en gardant la corde. Espérons que la FFM soit inspirée dans le futur règlement parce que bon nombre de jeunes pilotes talentueux proches des 65 kg ne peuvent rien espérer d’autre que faire de la figuration avec à une telle différence de poids.
Résultat : P6
Bilan: Malgré ma participation réduite à 6 courses sur 8 que compte le championnat, je finis 7ème du CDF Promosport 125, mon meilleur résultat. Je peux remercier ma fantastique petite Suzuki 125 GSX-R qui m’a enfin permis de faire jeu égal avec le reste du plateau et me bagarrer en tête tout en m’apportant un surcroît de motivation. Je remercie aussi tous ces « gamins » qui n’ont pas ménagé leur peine et leur talent pour me rendre la vie impossible sur la piste.
Cette année m’a offert la possibilité de poursuivre la progression dans mon pilotage et dans mon approche de la course. Moins de stress, plus d’énergie et plus de plaisir, un peu comme si j’avais enlevé une couche de gris pour retrouver plus de lumière dans les couleurs. La course moto plus forte que Mir Couleurs !
Si le podium n’est pas une fin en soi, il reste la cerise sur le pudding, la despé glacée d’après course, la récompense d’un travail de progression.
2018 est mort, l’hiver sera long, Vive 2019 !
Merci au Staff Suzuki avec une mention particulière pour Fabien et Sébastien de BMC, merci à mes partenaires et amis: MOTOSTAND, GRAVUPLAC, MOTO EXTRÊME, TECH SYSTEM.
Un grand merci à Armand, le pourfendeur de Barnum, pour sa gentillesse et l’amitié qu’il m’offre.
Flying Fox #57
C est beau ton parcours François !! Quand t arrêtera tu ?? Difficile décision !! Raccrocher le cuir c est un gros manque dans ta vie, crois moi !! 2018 : la course m a manquée cruellement !! J eslere bien rouler enxore car c est vraimenr bon !!
Félicitations et merci pour tous ces récits et vidéos !!
Merci Juanito, Je t’avoue que je me suis posé la question après Lédenon et, curieusement, beaucoup moins cette fin de saison 🙂 Je n’ai jamais eu autant de plaisir à rouler depuis que j’ai repris du guidon. C’est un formidable élixir de jouvence dont j’avais bien besoin.
C’est toujours un plaisir de te lire. Que j’aimerais pouvoir te suivre mais je sais que je me traîne sur une moto. Grâce à toi je vis un peu la course par procuration.