Les 24h du Mans 2017 avec la Team Motostand Endurance
Mickael RUSSO du blog Thrill of Speed a assisté aux 24H du Mans et a suivit le Team Motostand Endurance. Cet article présente comment il a vécu l’événement.
Vous pouvez retrouver son blog à cette adresse : http://thrillofspeed.fr
Remerciements au Team Motostand Endurance
Une fois n’est pas coutume, nous allons commencer par les remerciements.
A toute l’équipe n°51 de Motostand Endurance qui nous ont accueillis pour ce week-end manceau pour nous faire découvrir, tant que faire se peut, la course « de l’intérieur », et partager les émotions et la passion que provoquent, chez tous les participants, une course d’endurance de 24h.
Un grand merci, aux trois pilotes, qui les yeux brillants malgré la fatigue nerveuse et physique ont toujours gardé le sourire aux lèvres et trouvé un moment, entre les relais, pour venir partager leur course et leur expérience.
Le Team Motostand Endurance; Présentation
Mais qui sont-ils donc ces amateurs, pour oser venir se confronter à la crème de l’endurance moto et aux écuries usines, qui plus est sur une épreuve du Championnat du Monde ?
Avant tout trois copains, tous amateurs passionnés, issus de la région rémoise et courant ensemble depuis 2011. Non sans une efficacité certaine puisqu’il ne leur est pas rare d’accrocher des podiums, quand ce n’est pas la première marche.
Ça sourit, mais ça ne rigole pas !
Les objectif du Team Motostand Endurance pour les 24H du Mans
Les pilotes ont un objectif.
Pas simplement celui de finir, trop facile !
Juste se classer dans les 20 premiers, soit dans le premier tiers du plateau !
Considérant la différence entre les moyens dont disposent les équipes « usines », « officielles », ou même « semi-pro » (différence qui, en gros, se mesure à la taille et à l’âge des « semi » alignées dans le paddock) et les simples amateurs qu’ils sont (camionnettes et camping-car), cela démontre, sans doute possible, une certaine ambition doublée d’une grande confiance en les petites mains qui auront, 24h durant, la charge de maintenir la machine et ses pilotes au top de leurs performances.
Les premières péripéties
Et pourtant, tout n’avait pas commencé sous les meilleurs auspices. Partis de région parisienne sous une pluie légère mais persistante et un ciel ombrageux où les seuls rayons de soleil furent les cafés offerts par les nombreux bénévoles ayant bravé les éléments pour réchauffer et offrir quelques instants de détente aux scaphandriers de la route, à peine nos jet-skis stationnés nous croisions la Kawasaki ZX 10-R « Superstock » n°51, en piteux état.
Piégé par un réservoir plein pour la première fois du week-end, Olivier venait tout juste de se mettre une « boîte » pendant les warm up!
Heureusement, autant la mécanique avait souffert, il leur aura fallu sortir la moto de remplacement, autant le pilote ne s’en sortait qu’avec quelques ecchymoses, une combinaison franchement rappée, le moral un peu en berne, mais, presque, avec le sourire. Un peu secoué, quand même.
Pour eux, l’aventure allait pouvoir continuer, et s’était bien là l’essentiel.
La tension monte à l’approche du début
Peu à peu la tension monte, au fur et à mesure que les minutes s’égrènent, nous rapprochant inexorablement de l’heure fatidique à laquelle les 60 motos engagées vont s’élancer vers le Dunlop.
Le résultat des essais a été plutôt mitigé, la « 51 » ne partira qu’en 52 éme position. Mais cela n’a pas l’air d’inquiéter l’équipe outre mesure. Après tout il s’agit d’une course de 24 h et les occasions de gagner ou de perdre les quelques secondes qui, sur la grille, séparent le premier du dernier seront multiples et variées. Ce sans compter les abandons ou les chutes qui ne manqueront pas d’éclaircir les rangs, incitant impérieusement à économiser la machine et à refréner quelque peu l’enthousiasme des pilotes au guidon. Après tout, elle sera bien la seule, ce week-end, à devoir tourner sans aucun répit.
24 h, c’est long, très long, surtout quand on réalise qu’il faudra répéter environ 800 fois les mêmes freinages, les mêmes accélérations, les mêmes passages de rapports, à raison de 11 virages par tour ! Et pas en cueillant des pâquerettes ! Moins encore en allant ramasser du gravier …
Tout le cérémonial est en place, les pit girls de sortie, en mode « sortie de messe à Neuilly-sur-Seine », effet du climat et de la saison, sans doute … loin du folklore bigarré des GP, en tout cas.
Chaque équipe est allé saluer sa machine, lui prodiguer les ultimes encouragements, une dernière caresse de microfibre avant de la libérer. En espérant de toute leur âme, peut-être même en priant, ne la revoir que pour de brefs instants, lors du ballet millimétré des relais.
Peu à peu la grille se vide, comme à regret, quelques umbrellas girls téméraires, respectueuses de leur engagement ou ayant oublié que la Mayenne n’est pas la Floride, rejoignent rapidement les stands, les lèvres bleuies sous le carmin. Enfin, les pilotes se retrouvent seuls face aux défis qu’ils se sont lancé, réussir le départ, ne pas rater le premier virage, rester lucide malgré l’adrénaline qui submerge la conscience, ressortir indemne du premier tour, puis du second.
Tous n’y arriveront pas, chacun le sait.
Pourtant, tous sont là pour ça !
Le grand départ des 24H du Mans
Enfin les pace cars se mettent en place pour le tour de chauffe, dernier tour de la la cage avant l’entrée des fauves. Puis, tradition oblige puisqu’on est au Mans, il faudra abandonner sa monture le long du muret, traverser la piste et, à 15h00 précise, s’élancer pour l’y rejoindre. Surtout, ne pas caler !
À ce petit jeu c’est une Yamaha officielle la N°7 du team autrichien YART qui tirera le mieux son épingle du jeu, arrachant dès le premier tour leur place de favoris aux détenteurs de la pole, la Kawasaki n°11 « EWC » du team SRC. Elle réussira d’ailleurs l’exploit de conserver cette place de leader pendant la majeure partie de l’épreuve.
Un peu plus loin, mais pas beaucoup, de l’autre côté du mur, puisque le stand qui a été alloué à la 51 côtoie celui de la 94, on écarquille les yeux et on croise les doigts pour apercevoir Baptiste dans la meute qui, en rangs compacts, dévale la ligne droite des stands.
Ouf ! Il est bien là, la routine des trajectoires au cordeau et des points de freinage au dixième de millimètre peut s’installer…
Le résultat des 24h du Mans
La Yamaha numéro 7 du team Yart gardera l’avantage obtenu au début pendant longues 20 heures, avant de la céder aux vainqueurs de cette année, le team GMT 94.
En ce qui concerne le team Motostand, ils finissent 26eme ! 26 sur 37 teams classés, et sur 60 pilotes au départ. Un résultat très honorable par rapport à leurs moyens, assez proche de leur objectif initial de finir dans le premier tiers.